Mont Cervin, Phare des Alpes
Avec sa forme pyramidale presque parfaite et une riche histoire, le Mont Cervin est le symbole de la Suisse. Attraction magnétique pour tout grimpeur et alpiniste, cette montagne est reconnue comme l’une des plus belles du monde. Pour l’honorer, j’ai pris le parti de le photographier tel un phare lointain reconnaissable de tous.
The Matterhorn, with its nearly perfect pyramidal shape and rich history, is the symbol of Switzerland. It is a magnetic attraction for climbers and mountaineers and is recognized as one of the world’s most beautiful mountains. I chose to honour it by photographing it as a faraway lighthouse recognizable by all.
Je savais que dans un point du ciel, avec la longue focale, les silhouettes du Mont Cervin et du Mont Blanc s’aligneraient, contrasteraient. j’avais calculé l’emplacement de ce point. Cela faisait déjà presque 2h que nous volions à haute altitude, tous les 3 dans l’avion. Je me tortillais sur mon siège, ouvrait et fermait la fenêtre constamment, pour ne pas obstruer mon objectif. Le souffle se faisait court, la fatigue était là. Nous devions rejoindre l’aéroport d’Aoste tout près, il était presque déjà temps de commencer la descente. Je voulais encore monter, accrocher cette altitude qui dévoilerait suffisamment la pyramide du Mont Cervin. La bouteille d’oxygène parfois pour soulager notre souffle, nous montions donc progressivement, avec un variomètre très faible et finalement quasi nul, mais… Jusqu’à l’altitude espérée! J’ouvrais une énième fois la fenêtre, l’air extérieur glacial s’engouffrait dans le cockpit. Je me contorsionnais à nouveau, pointais la longue focale dans la bonne direction. J’ai attendu, les montagnes se sont croisées, cela a duré une dizaine de seconde à peine, là-bas, sur l’horizon. La perspective surprenante m’a permise d’associer sur une même image, Mont Blanc et Mont Cervin dans des proportions équivalentes. Je tenais la photo unique tant désirée et recherchée qui rassemblait les deux plus célèbres montagnes des Alpes.
I had calculated a specific point in the sky where the silhouettes of the Matterhorn and Mont Blanc would align when viewed through a long focal length lens. We had already been flying at high altitude for almost 2 hours, the three of us in the plane. I was squirming in my seat, constantly opening and closing the window so as not to obstruct my lens. My breath was getting short and I was getting tired. We had to reach Aosta airport nearby, and it was almost time to start the descent. I still wanted to climb, to reach the altitude that would reveal enough of the Matterhorn pyramid. With the occasional use of the oxygen tank to ease our laboured breathing, we climbed gradually, at a very low rate which eventually fell almost to zero, but… brought us right up to the altitude we had hoped for! I opened the window for the umpteenth time, the icy outside air rushing into the cockpit. I contorted my body again and pointed the long lens in the right direction. I waited, the mountains crossed, for barely ten seconds, over there on the horizon. The surprising perspective allowed me to combine Mont Blanc and the Matterhorn in equal proportions in the same image. I had the unique photo I had been looking for, bringing together the two most famous mountains in the Alps.
Pour avoir un cliché exceptionnel en photo de paysage, il faut avoir de la chance mais il ne faut pas compter dessus. J’avais donc essayé d’optimiser au mieux les choses ce jour là. Après des jours de tempètes de neige, venues du nord, le calme en altitude était revenu, le soleil aussi. Les faces nord des sommets du Valais suisse étaient bien blanchies. Nous étions mi avril, l’aube permettrait , à cette saison, d’illuminer la face nord du Mont Cervin. Nous partions d’Albertville 30 minutes avant le lever du soleil, pour se retrouver là, un peu plus d’une heure après, à l’endroit et à l’altitude qui me permettrait d’aligner sur une même image les deux pyramides que sont le Mont Cervin et l’Obergabelhorn. La vitre de l’avion ouverte, la longue focale placée dans la bonne direction, le cliché était parfait et celui recherché. Les éléments étaient réunis. Je n’avais pas compté sur la chance et elle s’est alliée à cette image : Trois skieurs et leur trace dans la neige fraiche subliment la composition, en menant le regard vers l’imposant Cervin. Je ne les avais bien sur pas remarqués sur le moment, et ils viennent s’insérer parfaitement, par chance !
To get an exceptional landscape shot, you need luck but you can’t count on it. So, I tried to make the best of things that day. After days of snowstorms from the north, the high altitudes were calmer and sunnier. The north faces of the peaks in the Swiss Valais were truly white. It was mid-April, and, at this time of year, the north face of Matterhorn would be illuminated at dawn. We started from Albertville 30 minutes before sunrise, to find ourselves there, a little over an hour later, in the place and at the altitude that would allow me to align the two pyramids, the Matterhorn and the Obergabelhorn, in the same image. With the plane’s window open and the long focal length lens pointing in the right direction, the shot was perfect and just what I was looking for. All the elements were there. I hadn’t counted on luck, but it was there, in this image: three skiers and their tracks in the fresh snow sublimate the composition, leading the eye towards the imposing Matterhorn. Of course, I didn’t notice them at the time, but they fit in perfectly, by chance!
La cordée tragique d’Edward Whymper lors de son ascension, comme c’est souvent le cas en alpinisme, a joué un rôle essentiel dans la notoriété de celui que l’on désigne comme « le plus noble rocher d’Europe » Quel que soit l’angle sous lequel on le regarde, le cervin apparaît imposant. Il n’a pas de rival dans les Alpes, et peu de sommets dans le monde peuvent lui être comparés.”Si exaltées soient ses idées, ou exagérées ses attentes, nul n’en reviendra deçu” disait Edward Whymper sur le Mont Cervin.
Edward Whymper’s tragic ascent, as is often the case in mountaineering, played a crucial role in the fame of what is referred to as ‘the noblest rock in Europe’. From whatever angle one looks at it, the Matterhorn appears imposing. It has no rival in the Alps, and few peaks in the world can be compared to it. ‘However exalted may be their ideas, and however exaggerated their expectations, none will come to return disappointed’, Edward Whymper said about the Matterhorn.
La pyramide du Petit Muveran contraste avec celle du Mont Cervin pour dans un rapprochement improbable.
The pyramid of Petit Muveran contrasts with that of the Matterhorn in an unlikely juxtaposition.
Le pont d’une longueur de 107m offre une superbe vue sur le Mont Blanc, l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. J’ai voulu par un jeu de perspective le dévoiler comme un balcon sur le Mont Cervin, situé à plus de 50 kms, tout cela dans une composition verticale sobre et épurée.
The bridge, 107 m in length, offers a superb view of Mont Blanc, the Eiger, the Mönch, and the Jungfrau. Through a play of perspective, I wanted to reveal it as a balcony overlooking the Matterhorn, located more than 50 km away, all within a sober and refined vertical composition.